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Paysages & trésors des forêts d'Europe

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Bienvenue !

A travers ce blog vous pourrez suivre mon parcours de 6 mois à l’étranger, que je retracerai petit à petit sous forme de roman-photo.

Je vous souhaite bon voyage en ma compagnie et bonne lecture !

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31 août 2015

Arrivée à Belgrade

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Mardi 4 novembre

Vers 7 heures du matin j'arrive en bus à la gare de Belgrade après une nuit un peu agitée. J'ai été réveillé deux fois pour le passage à la douane de la frontière croate puis de la frontière serbe. La traversée de la Slovénie, elle, s'est faite d'une traite car contrairement à ces deux pays elle fait partie de l'espace Schengen de libre déplacement.

A la sortie du bus j'ai un peu froid, la fin de l'été se fait enfin sentir, alors je fais étape dans un café le temps de m'orienter et de prendre un chocolat chaud. En effet en Serbie de nombreux affichages publics sont écrits en cyrillique et mes deux ans de grec ancien ne m'aident pas franchement à les comprendre. Puis tranquillement, je me dirige vers l'auberge de jeunesse que j'ai réservée, sur les hauteurs de la ville, on m'y attend pour 13h alors je ne suis pas pressé. Comme à Bucarest, le mélange entre tradition et modernité est parfois flagrant. La ville a deux visages : de l'autre côté de la Save, qui conflue à Belgrade avec le Danube, se trouve le Novi Beograd, un quartier d'affaires moderne créé de toutes pièces en 1948. Je n'y mettrai même pas les pieds pendant mon séjour sur place.

Après avoir trouvé le quartier de l'auberge de jeunesse je me balade encore un peu le temps de faire quelques courses sur le marché situé au bout de ma rue, la rue Svetogorska. A l'auberge je suis accueilli par un des clients, un grec prénommé Mihalles. Il m'explique que c'est une auberge récente et que le propriétaire n'est pas souvent là, il passera plus tard, en attendant il m'a quand même laissé une paire de clés.

 

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Sacs de champignons séchés sur le marché : bolets, trompettes des morts, coulemelles

 

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Vue sur le Novi Beograd depuis la citadelle de Belgrade

 

Vendredi 7 novembre

J'ai discuté par mail et par Skype avec Jelena, une thésarde de l'Université de Belgrade qui fait partie du projet StarTree. C'est Laura qui nous a mis en contact. Je vais la rencontrer pendant le week-end pour parler de mon projet. En attendant, je me balade dans Belgrade et je discute avec les autres pensionnaires de l'auberge, un turc, un suédois et une franco-russe.

 

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Des champignons séchés à l'asiatique produits par une petite companie serbe

 

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Un orchestre de rue sur la grande avenue de Belgrade 

 

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Un gros, gros sandwich (350g de viande)

 

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Jeudi 13 novembre

J'ai rencontré Jelena qui m'a parlé de ses recherches sur les coutumes de cueillette en Serbie. Elle est d'accord pour nous apporter sa contribution pour un article en commun avec Laura. Je peux donc me passer de faire une enquête sur les baies et les champignons en Serbie, car il est tard dans la saison et je pourrais disposer de ses résultats.

En revanche, je peux faire une étude sur les herbes médicinales, c'est une tradition très bien implantée en Serbie. Il existe toutes sortes d'entreprises à travers le pays qui les commercialisent que ce soit de leur propre production ou d'origine sauvage. Un de ses étudiants, Janko, va pouvoir m'aider dans cette tâche. Il prend les rendez-vous pour moi et m'accompagne voir trois d'entre elles ce jeudi 13 novembre dans Belgrade et dans ses alentours. J'en aurai encore une ou deux à visiter la semaine prochaine plus au nord dans la région de Voïvodine

 

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L'herboriste Đurišić dans le vieux Belgrade

 

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Sachets d'herbes médicinales chez Đurišić, quelqu'un de très sympathique

 

Samedi 15 novembre

Aujourd'hui, je fais mon sac et je quitte l'auberge pour rejoindre Novi Sad par le train plus au nord. Je n'ai pas été très productif depuis le début de mon séjour, le temps de pouvoir entrer en contact avec Jelena, et j'ai hâte de changer d'atmosphère, de pouvoir découvrir les espaces naturels de la Serbie. Mais j'ai tout de même passé de bons moments à l'auberge et dans cette ville. Le propriétaire, Mario, me fait une réduction sur le prix des derniers jours passés ici en échange d'un bon avis de ma part sur son établissement sur internet. Je sais aussi qu'il me tuera s'il me revoit dans Belgrade et que je ne suis pas à son auberge ! Commercial :)

En partant, je suis attiré le bruit d'un concert en plein centre et je tombe sur une manifestation, encadrée de près par la police. Je ne saurai exactement ce qui se passe que plus tard mais ces gens fêtent la libération de Vojislav Šešelj, un nationaliste serbe incarcéré à la Hague et en attente de jugement pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre à la fin des guerres de Yougoslavie. Le parti qu'il a fondé, le parti radical serbe, semble avoir encore un certain nombre d'adeptes.

 

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21 mai 2015

Venise et retour à Padoue

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Samedi 25 octobre

Je me lève à 7h pour prendre le train qui m'emmènera dans le sens inverse, vers Padoue. Je dois encore faire de nombreux changements (voir Padoue et Borgotaro) et vers midi j'arrive à Venise après un arrêt à Padoue.

Je me suis souvent senti dépaysé pendant ma césure mais Venise c'est vraiment une atmosphère à part. Nous avons réservé une chambre d'hôtel sur la lagune et son labyrinthe de petites rues, traversée par le "S" du grand Canal. Sans plan il est difficile de s'orienter dans la ville vu l'étroitesse des rues et leur ressemblance. Le samedi nous flânons au hasard.

 

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Le grand Canal

 

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On ne présente plus les gondoles

 

Dimanche 26 octobre

Nous traversons la lagune jusqu'à la fameuse place Saint Marc et son Palais des Doges. Nous avons de la chance, il fait très beau.

 

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Le Pont des Soupirs, qui mène du Palais des Doges, à droite, aux prisons, à gauche

 

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La place Saint Marc et son campanile au crépuscule

 

Lundi 27 octobre

Nous prenons les transports en commnu de Venise : le vaporetto, un bateau qui dessert des arrêts tout le long du grand Canal et sur les abords de la lagune. Notre destination : les îles de la baie, Murano, Burano et Torcello.

 

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Un souffleur de verre à Murano

 

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Burano

 

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Le vaporetto entre Burano et Torcello

 

Mardi 28 octobre

Nous avons rejoint Padoue la veille au soir. A 8h commence l'assemblée générale de StarTree où je retrouve Laura et Liviu, mes chers contacts de Roumanie. Au programme du jour : la mise au point, au cas par cas, de l'avancée de la récolte des données pour le projet. La Finlande et la Roumanie font partie des bons élèves ; à Suceava, il y a même "trop" de données car l'enquête a été commencée avec la première version du questionnaire qui a été changée depuis, d'où mon aide en septembre pour remplir le nouveau questionnaire. Cette base de données de cueillette et de consommation qui a été constituée à tort retient pourtant l'attention des Italiens, qui s'occupent de l'analyse des données, pour sa taille et sa pertinence dans le cadre de l'étude de cas roumaine.

 

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Etal de champignons et de légumes sur le marché de Padoue

 

Mercredi 29 octobre

Nous allons à l'excursion qu'a préparée l'équipe organisatrice. Au programme : la visite de 3 entreprises, des présentations de produits innovants italiens, un déjeuner et un dîner d'excursion payant.

C'est une excellente journée au cours de laquelle j'apprends beaucoup sur le rôle de l'Italie sur le marché européen des champignons. L'une des entreprises que nous visitons est leader du marché des champignons forestiers frais : leur logistique a de quoi impressionner et la Roumanie est l'un de leurs fournisseurs principaux.

 

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Les repas sont absolument excellents malgré quelques surprises à l'apéritif !

 

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Une assiette beaucoup plus classique, et vraiment délicieuse

 

Jeudi 30 octobre

C'est la conclusion de l'AG qui se termine par une présentation des résultats de chaque groupe de travail. Je suis un peu désorienté par la masse d'informations qu'on nous fournit ! Avant de se quitter l'équipe nous propose un tour dans le jardin botanique de Padoue qui est le plus vieux du monde (mais à présent modernisé avec sa serre tropicale).

 

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Le jardin d'origine

 

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Les serres

 

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Vendredi 31 octobre

Nous passons une dernière journée à Venise, l'occasion de retourner place Saint Marc et de faire des tours de vaporetto.

 

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Mosaïque sur la facade d'une maison donnant sur le grand Canal

 

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Les quais depuis la place Saint Marc, au crépuscule

 

Samedi 1 novembre

Laura m'a promis de contacter ses connaissances en Serbie, qui est ma prochaine étape sur les chemins de la forêt européenne. Ces gens n'ont malheureusement pas pu venir à l'AG. En attendant, je me réinstalle à la Casa dei Colori qui m'avait accueilli au début du mois où je partage ma chambre avec un polonais sympathique, qui est amusé par mon projet car comme en Russie, les champignons sont très appréciés dans son pays.

 

Dimanche 2 novembre

Aujourd'hui, gros brainstorming sur mon voyage vers la Serbie. J'étudie toutes les options, notamment celle du bateau pour le Monténégro (il y a une route très pittoresque à y faire en train, qui traverse les montagnes jusqu'en Serbie et qui est surnommée la plus belle ligne de train d'Europe). Je n'ai pas envie de m'éterniser à Padoue surtout que la saison avance, j'ai donc peur d'arriver un peu tard en Serbie pour y profiter des produits de l'automne.

 

Lundi 3 novembre

Assez logiquement, je me suis décidé pour le moins cher : le bus ! J'en ai trouvé un scandaleusement bon marché : 45€, direct pour Belgrade et depuis la gare de Padoue s'il vous plaît ! Je le prends à 20h30.

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26 avril 2015

Traversée du Val Taro

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Mardi 21 octobre

Le 21 au matin, je commence mon enquête dans le centre de Borgo par un restaurant et deux hôtels-restaurants. J'ai un questionnaire spécifique à chaque type, dans le cas de l'hôtel-restaurant j'applique simplement les 2. Les réponses que j'obtiens sont très satisfaisantes et plutôt rassurantes : je mets peu de temps à les récupérer et mon questionnaire en anglais, que j'ai simplifié un peu, ne pose pas trop de problèmes aux personnes que j'interroge. Je prends ensuite la direction d'Albareto, au sud-ouest. Mon objectif est d'aller jusqu'à Bedonia, au bout de la vallée, et de revenir en interrogeant un maximum d'établissements sur le chemin. C'est ici que se concentre l'essentiel des hébergements de la région, notamment sur les hauteurs de Borgo que j'explorerai au retour. Je n'interrogerai personne à Pontremoli qui est pourtant une des 3 forêts de l'IGP mais ce n'est pas grave, car j'ai pu constater que les hébergements y étaient moins nombreux que dans la vallée du Taro et surtout, qu'ils étaient en grande partie fermés à cette époque de l'année.

Je m'arrête une première fois à Gotra, un hameau quelques kilomètres plus loin. Là je fais fausse route à un endroit qui est en fait simplement un bar, puis dans une auberge où on me dit de repasser le lendemain à 10h. Juste à côté se trouve une autre boutique de Funghi & Funghi, entreprise basée à Borgo. Surprise : la vendeuse est francophone (plus exactement d'origine belge). Je lui prends un guide des champignons du Val, complet et bien illustré, mais en italien. J'ai dans ma liste plusieurs adresses sur les hauteurs de Gotra, sur le versant opposé à Borgo. Il est déjà 15h alors je dois faire vite : je m'arrête à la première d'entre elles, l'agritourisme Funghi e Fate, je ne monterai pas plus haut cet après-midi.

 

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C'est un joli petit ensemble de maisons dans une grande clairière en pente entourée de bois de châtaigniers. Je peux discuter un bon quart d'heure avec le couple de propriétaires qui sont particulièrement versés dans le mycotourisme. Leur terrain de 16 hectares en comprend 10 de réserve mycologique où leur clients peuvent découvrir les différentes espèces de champignons et suivre au jour le jour leur croissance, sans les cueillir. La cueillette est réservée aux propriétaires qui vendent ensuite aux mycotouristes les champignons frais ou des permis de cueillette sur les bois communaux. L'homme, Giovanni, me conduit gentiment quelques centaines de mètres plus loin pour me montrer de magnifiques cèpes qui poussent en bordure de clairière.

 

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Un cèpe "tête de nègre", Boletus aereus

 

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En Italie on aime bien rigoler

 

Le temps de redescendre à Gotra, il est déjà 18h, et je dois me presser pour trouver un hébergement pour la nuit. Un peu avant 20h j'arrive à Albareto où je m'arrête à l'auberge du village, Albergo Berzolla.

 

Mercredi 22 octobre

Le lendemain vers 8h je retourne vers Gotra en laissant mon sac à l’auberge. Il fait un temps magnifique et je suis merveilleusement bien. Je me sens à ma place ici, à marcher le long de cette route qui serpente sur les flancs du Val Taro. Cette matinée ne me rapporte qu’une seule réponse à mon questionnaire, à l’agritourisme du Cavallo Biondo, car le barman à Gotra m’a posé un lapin.

 

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Cèpes frais dans un agritourisme

 

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Chêne et châtaignier, deux arbres incontournables du Val Taro

 

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Bois communal avec pancarte interdisant la cueillette sans permis

 

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A midi, je suis de retour à Albareto où je me fais servir à manger à l’auberge. Vers 13h30 je repars avec mon sac après avoir rempli un questionnaire incomplet avec le patron. Je vais essayer de pousser jusqu’à Bedonia en repérant de nouvelles adresses le long du chemin, où je m’arrêterai sur le chemin du retour.

 

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La salle du restaurant de l'Albergo Berzolla

 

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Le Taro

 

Vers 17h j’arrive à destination. Il y a un peu plus d’habitants ici qu’à Albareto, en ville je repère déjà 2 établissements mais je m’arrête boire un chocolat dans un bar avant de poser mon sac à l’auberge.

 

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Bedonia

 

Dans la soirée je visite le Bed & Breakfast Tre Angeli, qui se montre particulièrement intéressant car le propriétaire, qui parle très bien anglais, me donne une liste d’adresses supplémentaire et des compléments d’information très intéressants.

 

Jeudi 23 octobre

Aujourd’hui, bizarrement, mon réveil n’a pas sonné et au lieu de me réveiller vers 7h, je dors jusqu’à 11h. J’espérais faire la matinée sans mon sac mais comme il est déjà presque midi, je n’ai pas d’autre choix que de quitter l’auberge immédiatement. Je presse le pas, et pour une fois, je commence la journée de mauvaise humeur. Je ne récupère rien de très intéressant dans les alentours de Bedonia, donc je fais vite demi-tour et je m’arrête à Compiano, la ville suivante.

 

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Le château de Compiano

 

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Là encore j’essuie deux échecs, un des hébergements est fermé, à l’autre je laisse un questionnaire et mon adresse mail mais on ne me répondra jamais. Les autres établissements que je visite dans l’après-midi sont tous fermés… Le soir, je campe au bord d’un affluent du Taro.

 

Vendredi 24 octobre

A 7h, je tente ma chance à l’agritourisme à côté duquel j’ai passé la nuit, la Casa delle Erbe. On me laisse une adresse mail pour que j’envoie le questionnaire… Je n’aurai pas non plus de réponse.

 

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Je rentre ensuite à Borgo où je reprends une chambre à l’hôtel pour ma dernière nuit ici. Je loue un vélo à l’hôtel et avec ma nouvelle liste d’adresses je monte sur les hauteurs de Borgo. J’ai de la chance, c’est encore une très belle journée, et le paysage de la vallée est superbe depuis là-haut. Je récupère deux réponses et je rentre en ville vers 20h.

 

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Demain, je prends le train à la gare de Borgo en direction de Venise où je vais passer trois jours avec ma copine avant l’assemblée générale de StarTree de Padoue.

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20 avril 2015

La fête de la truffe blanche d'Alba

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Samedi 18 octobre

Vers 16h30 j'arrive à la gare d'Alba. Le voyage n'a duré que quelques heures, et la campagne autour d'Alba est magnifique, légèrement vallonnée, et surmontée au loin par les premiers sommets des Alpes. Le train court que j'ai pris pour la dernière partie du voyage est bondé et pour cause : tout le monde descend à Alba, je suis loin d'être le seul à me rendre à la fête de la truffe !

L'évènement du week-end est la bacchanale de la truffe, dans le centre historique de la ville, où l'on peut déguster des spécialités locales (avec ou sans truffes) et participer à des jeux, le tout dans une ambiance et un décor typiquement médiévaux. Elle doit commencer vers 19h et se poursuivre tard dans la soirée, mais à 17h, il y a déjà beaucoup de monde dans les rues et toutes les boutiques ont ouvert leurs portes. Je commence par m'acheter des châtaignes grillées puis je flâne tranquillement dans les rues au rythme de la foule. C'est l'occasion de voir les premières truffes en masse sur des étals dans la rue. Pour s'en approcher, c'est un peu la bousculade ; en revanche, on y trouve surtout des truffes dites "de Bourgogne", moins cotées que la truffe noire du Périgord ou la blanche d'Alba pour leur parfum moins puissant et leur goût plus variable. Mais on les vend en plus grand nombre.

 

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J'ai le temps de faire plusieurs fois le tour du centre-ville avant que la fête ne commence réellement. Son épicentre est la place de l'église d'Alba, où sont implantés les grands stands de restauration : soupes, agneau ou cochon rôti, pâtes, servis par des manifestants en costume médiéval ; au même endroit, on retrouve la plupart des jeux qui sont dans l'ensemble très amusants (la fléchette et le saucisson par exemple, simple mais efficace).

 

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La pêche aux canards... pardon, aux grappes de raisin

(évidemment, des bouteilles de vin sont à gagner)

 

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Un jeu très amusant, Il Palio : celui qui chevauche son âne le plus vite, faisant ainsi éclater son ballon en premier, gagne

 

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Mon favori : la saucisson est à gagner pour celui qui arrive à le toucher en 3 fléchettes

 

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La fièvre de la truffe descend sur la ville

 

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Il Menu Degustazione !

 

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Je profite de la fête jusqu'à 1h du matin, après quoi les stands ferment et les rues se vident.

 

Dimanche 19 octobre

Je me lève d'attaque à 8h30 et je refais un tour dans le centre, où certains jeux ont repris, avant de débarquer à la foire de la truffe proprement dite sur le coup de midi. Elle a lieu tous les week-ends sur la durée des festivités, et en plus d'être le lieu de vente privilégié de la fameuse truffe blanche d'Alba, c'est un lieu de rencontre, d'exposition, et de démonstrations culinaires. Ici, chaque truffe est unique et se vend à la pièce auprès du "caveur" après avoir été soigneusement évaluée et pesée. C'est un évènement très important, à portée internationale, qui attire beaucoup d'acheteurs étrangers dont je fais partie à ma manière... La truffe blanche est en effet très rare à l'échelle du monde : elle ne peut se développer que dans certaines régions de l'Italie (le Piémont où se situe Alba étant le premier lieu de récolte), en moindre mesure dans la région d'Istrie, en Croatie, et dans tous les cas uniquement de façon localisée. En France, elle est introuvable.

 

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Comme je l'ai déjà dit, c'est un champignon de luxe extrêmement cher, nettement plus que la truffe noire qu'on met pourtant déjà au-dessus de tout en France. Son prix au kilo peut dépasser 3000€ soit plus de trois fois celui de la truffe noire... A ce prix-là je n'en ai pas goûté (comme elle s'achète à la pièce il n'est pas possible d'en acquérir de tout petit morceau) mais je dois reconnaître que son parfum seulement est déjà exceptionnel. Très puissant et très aromatique avec une légère pointe aillée, il reste ancré dans ma mémoire au souvenir de ce week-end et de la foire où il imprégnait tout, malgré les cloches protectrices de plastique et de verre...

 

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Vue en coupe d'une grosse truffe blanche et de son "réseau" caractéristique

 

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Je discute avec un des caveurs (c'est le nom donné aux chercheurs de truffes, en italien on dit "trifolao") qui m'explique que la truffe blanche se récolte sous les chênes, les tilleuls et les noisetiers. Selon la taille de la truffe ("calibre" est le terme exact), on distingue 2 catégories principales, les plus grosses étant vendues de 200 à 280€/100g, et les autres de 50 à 200€/100g, selon les défauts du champignon. A Alba, la truffe blanche est non cultivée et se trouvent naturellement dans les forêts. Les caveurs, qui se regroupent en association, ne sont généralement pas propriétaires des terrains truffiers et doivent donc négocier les termes d'un accès pour eux et leurs chiens. Ces derniers leur permettent de détecter les truffes enfouies, et par rapport au cochon truffier présentent l'avantage de ne pas vouloir les manger.

Vers 16h je reprends le train pour Turin, où finalement je passerai la nuit.

 

Lundi 20 octobre

J'arrive à Borgo à 9h du matin mais je dois quitter mon auberge pour un hôtel, car elle est complète. Maintenant que j'ai bien cerné la situation, je peux commencer mon enquête proprement dite : j'ai constitué une première liste de restaurants, d'hôtels et de maison d'hôtes (qu'ils appellent souvent "agritourismes" par ici comme en Roumanie) susceptibles de servir du cèpe IGP et d'être des points-clés du mycotourisme. Je n'ai plus qu'à fignoler mon questionnaire et demain, je me lancerai sur la route à travers le Val Taro !

 

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11 avril 2015

De Padoue à Borgotaro

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Mercredi 8 octobre

Par le train j’arrive à Milan en Italie. Le voyage depuis Bucarest a été un petit peu plus compliqué que prévu mais mon séjour va commencer à Padoue où le chercheur de StarTree est finalement d’accord pour me rencontrer. Dans la soirée j’atteins ma destination et je loge, pour ma première nuit, dans un petit B&B excentré que j’ai un peu de mal à trouver (comme il n’y a pas d’enseigne, je passe deux fois devant lui dans sa petite ruelle avant de m’y arrêter pour sonner). C’est le père du propriétaire, qui baragouine 3 mots de français, qui m’y accueille et je passe une bonne nuit dans une petite chambre confortable.

 

Jeudi 9 octobre

J’ai quitté le B&B avec toutes mes affaires, je vais rejoindre un endroit meilleur marché, la Casa dei Colori, qui s’apparente plus à une auberge de jeunesse. Mais pour l’instant je fais un tour dans le centre de Padoue. C’est une jolie ville italienne avec ses petites places et ses rues à arcades. Elle est surtout connue pour sa basilique de Saint-Antoine, qui contient des reliques du saint et est pour cela très fréquentée comme lieu de pèlerinage. Deux places sont particulièrement remarquables : le Prato della Valle et le duo Piazza delle Erbe/Piazza dei Frutti où on trouve le marché de pays. C’est sur ce dernier que je me rends en premier et je prends beaucoup de plaisir à le parcourir comme souvent au cours de ma césure. Il est partiellement couvert dans le sens où des boutiques permanentes se trouvent sous les arcades du palais qui trône au centre. La majorité des producteurs arrive chaque matin en camionnette ou en triporteur pour monter son étal.

 

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Mélanges d'épices et de riz sur le marché de Padoue

 

Je vois toutes sortes de produits qui me tentent plus les uns que les autres mais comme je n’ai pas de cuisine à ma disposition, mon choix est nettement restreint et j’en reste à saliver devant les étalages. Les contenus des marchés italiens sont à l’image de la gastronomie du pays, qui n’a décidément rien à envier à sa voisine française. Au final, je mange sur le marché : du fromage, du pain et quelques fruits. Je prends aussi le temps de relever les prix des champignons qui sont présents en grand nombre, et avec plus de variété qu’en France ce qui n’a rien d’étonnant, car les Italiens sont des mycophages très enthousiastes. Je relève aussi que peu d’entre eux sont libellés comme étant d’origine italienne, en particulier aucun des lots de cèpes proposés ! C’est un sujet qui sera au cœur de mon investigation qui débutera quelques jours plus tard.

 

Vendredi 10 octobre

La Casa dei Colori n’est pas chère, on m’y a fait bon accueil mais je ne compte pas y rester longtemps. C’est complètement excentré et il n’y a presque aucun commerce à proximité, juste une pizzeria. Tout de façon, j’espère migrer au plus vite vers Trente, plus au nord au pied des Alpes, où je compte mener mon projet. J’ai rendez-vous en début d’après-midi à l’université des sciences de Padoue, à l’extérieur de la ville, où je parle plus d’une heure avec mon contact, M. Pettenella. Il a un poste très important : c’est lui qui supervise toutes les études de StarTree en Italie et accessoirement, c’est le directeur de la partie Economie-Marketing du projet. Je lui décris ma situation et je lui résume mes avancées en Finlande et en Roumanie. L’étude de cas dans le Trentin, m’explique-t-il, est complètement terminée. Il y a une longue tradition de vente des champignons, en particulier des cèpes, mais essentiellement à partir de l’import. La cueillette est plutôt orientée loisirs et autoconsommation, et l’achat aux particuliers, s’il a lieu, se fait en cash sans être déclaré comme souvent en Roumanie. A ma grande surprise il me déconseille donc plutôt cette région au profit de Borgotaro, dans les Apennins près de Parme, où la cueillette est très active sous l’influence de la démarche IGP (Indication Géographique Protégée) « Fungo di Borgotaro ». Borgotaro m’avait déjà interpellé au moment de mes recherches préalables de césure, mais comme pour les autres pays et par souci de simplification j’avais décidé de me limiter aux études de cas officielles de StarTree. Cette situation particulière est intéressante en elle-même et par contraste avec les autres que j’aurai étudiées. Les possibilités de cueillette attirent beaucoup de monde, on parle même de « mycotourisme », et M. Pettenella m’incite à enquêter sur les activités qui y sont liées : les services d’hébergement, de restauration, de guidage proposés aux touristes. Je suis assez facilement convaincu par son discours, d’autant plus que maintenant, je suis vraiment curieux de découvrir cet endroit où le cèpe est roi.

 

Samedi 11 octobre

Ce samedi je ne fais rien de spécial, je m’apprête à quitter Padoue dans la nuit par le train. Il fait très beau et je me promène encore un peu en ville où je mange très simplement dans un petit resto après avoir refait un tour sur le marché.

 

Dimanche 12 octobre

J’ai passé une nuit assez agitée. De Padoue j’ai pris le train pour Bologne, qui m’a ensuite emmené à Parme, d’où j’ai pris ma dernière correspondance pour Pontremoli, une ville voisine de Borgotaro. C’est là-bas que j’ai mon hébergement dans une petite maison d’hôtes un peu isolée sur la montagne. J’arrive en début d’après-midi. La vallée est très belle et le temps très changeant ; en montant vers la maison d’hôtes je ramasse des châtaignes qui jonchent le long de la route.

 

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La montée vers la maison d'hôtes

 

Lundi 13 octobre

Le lendemain matin, le temps est très maussade. Il a plu pendant la nuit et ça va certainement continuer dans la journée. Angela, la maîtresse de maison, me descend en voiture à Pontremoli. J'ai l'intention d'y passer la matinée avant de faire un premier repérage à Borgotaro dans l'après-midi.

Pontremoli est un village dont le nom dérive de "ponte tremului", en latin "le pont en bois de tremble", en référence à ces arbres qui poussent le long de la rivière. On retrouve ce pont du temps jadis sur les armoiries de la ville.

 

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Vue sur les toits de Pontremoli

 

A mon arrivée à Borgotaro (le nom complet est, d'ailleurs, Borgo Val di Taro), une pluie très dense commence à tomber à tel point que je dois me réfugier dans un bar pour éviter d'être complètement trempé, malgré ma cape de pluie. Je le quitte vers 17h, alors qu'il pleut toujours.

 

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Vente à l'auberge de champignons frais et de châtaignes

 

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Avant la pluie...

 

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Après !

 

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Un coucher de soleil magnifique malgré tout

 

Mardi 14 octobre

Je m'arrête un moment à la Bottega del Fungo, une boutique que j'ai repérée la veille et qui est spécialisée dans la vente de cèpe IGP. On m'y fait bon accueil et on répond à mes questions : je gagne même l'autorisation d'aller voir le lieu de préparation et de conditionnement des champignons à moins d'un kilomètre de là.

 

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Cèpes "chiari" marinés dans l'huile

 

Dans le journal, j'apprends que les pluies de la veille ont eu des conséquences très importantes dans la région : à Parme, en aval, le Taro a débordé, coupant l'accès à la ville au niveau de plusieurs ponts et mettant hors-service tout le réseau de télécommunications de la région : plus de téléphone, plus d'internet !

Pour moi se pose le problème de l'hébergement : le matin, j'ai quitté ma maison d'hôtes à Pontremoli dans le but de me rapprocher de Borgotaro, mais la pleine saison touristique touche à sa fin et la plupart des hébergements type auberge de jeunesse qu'on m'a proposés sont à présent fermés. Je ne trouve que des hôtels aux prix bien plus élevés, généralement 50€ et plus. Comme le temps s'éclaircit et comme ces recherches m'ennuient, je résous le problème à ma manière en allant camper une nuit en forêt sur les hauteurs de Borgotaro.

 

Mercredi 15 octobre

Dès 7h je redescends vers la vallée en traversant de magnifiques bois de châtaigniers dans la brume du petit matin.

 

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Le sous-bois au réveil

 

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Un énorme châtaignier (mon sac pour échelle)

 

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Sous-bois de châtaigniers

 

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A mon retour en ville, je pose mon sac à l'auberge-hôtel qui m'a paru la moins chère la veille : je paye 43€ la nuit ce qui est plutôt raisonnable pour l'Italie, en plus avec internet et dans le centre. Dans l'après-midi je visite une autre boutique où on me montre une truffe blanche, spécificité italienne au parfum plus puissant que la truffe noire française. C'est l'un des champignons les plus chers au monde, seulement concurrencé dans ce domaine par quelques champignons médicinaux comme les Cordyceps. Je n'en avais jamais vu avant.

 

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Le centre de Borgo, la via Nazionale

 

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Cèpes séchés

 

Jeudi 16 octobre

Aujourd'hui, j'ai eu un rendez-vous avec le comité de gestion de l'IGP Fungo di Borgotaro. Leur démarche consiste à certifier IGP (Indication Géographique Protégée) les cèpes issus des forêts communales de la région : Borgo Val di Taro, Pontremoli et Albareto. La qualité de ces champignons et la possibilité d'en ramasser soi-même en achetant un permis attire de nombreux touristes et consommateurs dans la région pendant l'été et l'automne. Ce système est si bien développé qu'il rapporte plus d'argent qu'on n'en obtiendrait en exploitant la forêt uniquement pour le bois. Les recherches qui ont été faites ont permis d'instaurer une gestion spécifique de la forêt en faveur de la production de champignons. En discutant, j'apprends beaucoup sur le biotope* des cèpes qu'ici, ils séparent en 4 espèces bénéficiant de l'IGP : Boletus edulis, Boletus aestivalis, Boletus aereus et Boletus pinophilus.

 

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Publicité pour la vente de permis de cueillette

 

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Mes contacts au comité de l'IGP :)

 

Vendredi 17 octobre

Je passe l'après-midi en forêt en espérant trouver de quoi faire de belles photos mais je suis un peu déçu du résultat. En arrivant à Borgotaro en début de semaine j'ai raté de peu la foire de la châtaigne mais ce n'est pas la seule manifestation de la région. Ce week-end, c'est le point culminant de la fête de la truffe blanche à Alba, en Italie du Nord. Je partirai demain par le train et rentrerai à Borgo dimanche soir.

 

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Un chêne très étrange

 

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16 mars 2015

Roumanie, fin septembre

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Samedi 20 septembre

Je suis retourné à Suceava où j'ai pris une chambre à l'hôtel Bucovina dans le centre. Et pourtant, la connexion Internet est quasi inexistante : je suis obligé de descendre au 1er étage et de me mettre au bout du couloir pour espérer capter quelque chose.

Je commence à travailler sur un tableau récapitulatif que m'a demandé Laura, en buvant un sirop de framboise roumain très fort. A Padoue, à la mi-octobre aura lieu l'assemblée générale du projet StarTree pour laquelle l'équipe roumaine a besoin de préparer des données, à cet escient je vais leur fournir une première version d'un schéma du marché des produits forestiers en Bucovine. Heureuse coïncidence, je serai en Italie à cette période, et je pourrai y participer grâce à Laura qui m'a inscrit.

  

 

Dimanche 21 septembre

J'ai reçu un coup de fil de Laura qui change le programme de ma journée : à Vama, où j'ai rencontré les gitans jeudi, se déroule une fête de village qui peut m'intéresser.

L'ambiance est sympa et j'assiste à un spectacle folklorique, par contre, il pleut. Je revois mes gitans, cette fois dans leurs habits du dimanche, et des cèpes vendus deux fois plus chers.

 

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Un "strudel" aux champignons (armillaires?)

 

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Lundi 22 septembre

Je suis retourné interroger des gitans le long de la route qui relie Suceava à Campulung. Le bus n'a pas toujours d'arrêts matérialisés et il est possible de le prendre ou de l'arrêter un peu partout. Ce jour-ci, je récolte très peu de réponses mais mon enquête s'enrichit de personnes venant de lieux différents.

 

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La route de Suceava à Campulung Moldovenesc

 

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Vous avez dit "monastère" ?

 

Mardi 23 septembre

Pendant la préparation de ma césure, je n'ai pas réussi à m'entendre avec les responsables italiens de StarTree. Mais il se trouve que les Roumains, en particulier Laura, ont de bonnes relations avec eux. Ils vont donc leur renvoyer un mail pour m'introduire et leur réexpliquer mes projets.

La planification de mon projet s'arrête fin novembre : pour les deux mois restants, je me suis gardé la possibilité de visiter d'autres pays ou de revenir à un des endroits découverts au cours de mes quatre premiers mois. Les Roumains me proposent de revenir à Suceava pour y effectuer une sorte de stage, pendant lequel je pourrais travailler tranquillement sur mon article et les aider à rédiger le rapport de StarTree. Cette proposition me plaît car je sais que je serai à l'aise pour écrire, et je me sens bien entouré. A l'heure actuelle je n'ai pas d'autre pays à visiter en tête et retourner en Finlande au milieu de l'hiver ne m'enchante guère...

 

Mercredi 24 septembre

Le programme de l'assemblée générale de StarTree, le 20 octobre à Padoue, se précise. Le mardi 21 aura lieu la rencontre des groupes de travail, suivie d'une excursion le mercredi et de la diffusion des résultats le jeudi. Padoue est une ville où je me serais rendu de toute façon pour rencontrer l'équipe italienne du projet. Je suis content de cette étape dans mon voyage où j'espère rencontrer d'autres chercheurs et me faire connaître un peu au sein de StarTree.

En fin de matinée, je fais un tour sur le marché de Suceava.

 

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Armillaires et baies d'argousier au premier plan

 

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Vente de plantes médicinales : tilleul, menthe, fleurs de calendula, de sureau...

 

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Baies d'églantier

 

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Haricots

 

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Gitans en bordure du marché

 

Samedi 27 septembre

Je suis invité chez Laura pour le week end. Comme d'habitude je prends le bus de la ligne Suceava-Campulung. Son fils Victor,qui est interne au lycée militaire, est rentré aussi et il m'emmène chercher des champignons dans les bois derrière la maison. Nous en rapportons deux assiettes pleines d'armillaires et de lactaires qui seront au menu du soir.

 

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La vallée de Campulung

 

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De beaux armillaires

 

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Le lactaire de l'épicéa, qui présente une grande ressemblance avec le lactaire délicieux

 

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Motifs du chapeau du lactaire de l'épicéa

 

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Clavaires jaunes sur le marché de Campulung

 

Mercredi 1er octobre

Je dois quitter la Roumanie, l'Italie m'attend à présent ! Je traverse une dernière fois Suceava à pied, mon sac sur le dos, et je prends le train pour Bucarest. De là, je partirai dans la nuit vers Budapest, sa voisine hongroise.

 

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Au revoir Suceava !

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4 mars 2015

Moldovita, le coeur de la Bucovine

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Mardi 16 septembre

La veille, j'ai passé ma première soirée à la pension des parents de Gigi, à Moldovita ("Moldovitsa"). C'est une petite maison adossée à une colline, derrière laquelle des vaches paissent, dans cette longue vallée de la rivière du même nom. Le repas était excellent et comme je suis le seul hôte, les portions sont très généreuses. Heureusement, Gigi a partagé le repas avec moi, ce qui ne sera pas souvent le cas dans les prochains jours. Tout en mangeant, nous avons bu l'afinata maison, le meilleur que j'aie goûté jusqu'ici, avec beaucoup de myrtilles qui croquent sous la dent.

A la fin du repas, j'observe la maîtresse de maison en cuisine en train de préparer un plat pour le lendemain, une de ces recettes à base d'armillaires dont les gens d'ici ont le secret. C'est une grande poêlée de champignons avec carottes, oignons et aromates. Cette dame sera mon interlocutrice en l'absence de Gigi, et comme à Viscri, elle connaît mieux l'allemand que l'anglais. La maison est chauffée grâce à une chaudière moderne à bois ; mais, dans chaque pièce, subsiste un imposant poêle en céramique. Le plus grand d'entre eux est celui de la cuisine, qui possède plusieurs compartiments pour la cuisson et des plaques chauffantes. J'en ai vu un modèle semblable chez Laura Bouriaud mais jamais en fonctionnement comme ici.

 

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Dans la matinée, muni d'une carte fournie par Gigi, je me lance à l'assaut de la montagne derrière la maison en direction du monastère de Vatra Moldovitei, quelques kilomètres en amont dans la vallée. Au bout d'une courte heure d'escalade, je n'ai toujours pas trouvé l'embranchement qui mène depuis les hauts de la vallée jusqu'au chemin proprement dit ; je tourne et vire un bon moment, puis je laisse tomber et je coupe à l'instinct à travers petits bois et prés à vaches. Comme la carte est quand même bien faite, cette improvisation me permet finalement de trouver le chemin qui serpente dans la forêt, sur la ligne de crête, avant de redescendre vers le village. Cette forêt est superbe dans la lumière de ce début d'après-midi de septembre ; elle est mixte, avec des épicéas et de superbes hêtres qui justifient le nom de Bucovine tel que l'on me l'avait expliqué.

 

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La vallée de la Moldovita

 

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 Grand hêtre sur les hauteurs de Moldovita

 

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Enfin, vers 16h, j'arrive en vue de mon objectif du jour, le Manastirea Moldovita, construit en 1532 et remarquablement bien conservé. Cet édifice est un joyau de l'art moldave classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO : il me stupéfie par ses peintures extérieures chatoyantes qui ont mystérieusement résisté aux affronts des éléments mais qui souffrent de dégradations d'origine touristique telles que ces tags d'étudiants allemands du XIXème siècle. Plus loin, on peut lire "Blanc Albert étudiant en droit le 15 mai 1838". Comme quoi, la bêtise n'a pas de lieu ni d'époque...

 

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Graffiti sur le Manastirea Moldovita

  

Après cette visite, je prends le chemin du retour, cette fois en suivant le fond de vallée. Je longe les lignes de Mocanita, un des derniers trains à vapeur d'Europe, dit "à voie étroite" c'est-à-dire dont l'écartement des rails est inférieur à 1m40 (en l'occurrence 760mm) ce qui permet de mieux s'adapter aux variations du terrain.

 

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Mercredi 17 septembre

Le lendemain, même programme : je vais visiter un deuxième monastère, celui de Sucevita ("Soutchévitsa"), à une vingtaine de kilomètres de mon hébergement. Pour y aller, je prends un bus qui ne circule que 2 ou 3 fois par jour. C'est le plus connu des monastères peints de Bucovine ; il est encore plus beau, si c'est possible, que celui de Moldovita, et j'ai la chance de le découvrir sous un beau ciel bleu.

 

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Je suis enchanté par ces découvertes et par le paysage de la région, je prends un bon repas simple dans un hôtel-restaurant du village où je dois encore toucher 2 mots d'allemand au personnel, puis je retourne au monastère pour attendre le bus. Et là, les ennuis commencent. Je revois passer le bus de ma ligne de ce matin, dans le même sens, mais dans l'autre sens, tous les bus ne vont pas plus loin que le prochain village. J'attends quelques heures histoire d'être sûr mais les locaux confirment mes craintes. Je suis bien embêté car il se fait tard, la route est longue et escarpée, je ne peux pas envisager un retour à pied. J'ai Gigi au téléphone qui me conseille la solution que j'envisageais, l'autostop jusqu'à Vatra Moldovitei où il peut venir à son tour me récupérer avec son 4x4. Je trouve alors sans trop de difficultés un conducteur, un homme dans la cinquantaine, fort sympathique, qui me gratifie d'une savoureuse tranche de vie roumaine dans sa Dacia. Une fois arrivé au col, il entame la descente des lacets de l'autre côté à une allure exagérément lente que j'interprète, correctement, comme une descente en roue libre moteur éteint. Mais ce n'est pas tout et quelques kilomètres plus loin, au moment de redémarrer le moteur, il donne un grand coup d'accélérateur en troisième et l'éteint une deuxième fois afin de profiter encore de l'inertie. Ce manège se répète jusqu'à Vatra Moldovitei ; à chaque redémarrage, l'accélération lui permet de parcourir 4 ou 5 kilomètres. "Economia, economia !" me lance-t-il avec amusement en tapant sur le volant de sa voiture, et nous partons tous les deux d'un grand rire.

 

A l'arrivée, Gigi m'emmène chez l'homme qui centralise toutes les récoltes de champignons à Moldovita. Il travaille pour une entreprise de l'ouest de la Roumanie. Nous l'interrogeons plus d'une heure et un cueilleur lui apporte sa récolte du jour, une récolte impressionnante d'armillaires (une quarantaine de kilos), et un bois de cerf. Pour tout ça l'homme le paye environ 120€.

 

Jeudi 18 septembre

Gigi m'a laissé mon questionnaire, traduit en roumain par les bons soins de Laura : mon objectif d'aujourd'hui est d'interroger les vendeurs de bord de route qui sont caractéristiques de la région. A vélo je rejoins Vama, un village à mi-chemin entre Suceava et Campulung, 20km en amont dans la vallée de la Moldovita.

Ces gens ont un système de cueillette très organisé. Ils font partie de la communauté gitane et tirent une importante part de leurs revenus annuels de cette activité. Contrairement aux Finlandais, qui vont ramasser seuls ou en couple, c'est toute la famille qui est impliquée y compris les enfants. Les hommes gèrent l'aspect logistique de la cueillette et les femmes s'occupent plutôt du nettoyage et de la vente de la récolte. Ces gens m'ont réservé un très bon accueil et en l'espace de 2-3 heures j'ai pu remplir une bonne quinzaine de questionnaires.

 

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Un gitan prénommé Vassili, fier de poser devant la récolte familiale

 

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Les enfants et un seau pour ramasser les mûres 

 

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Vers 17h, je fais demi-tour en emportant avec moi un sac de mûres acheté à l'un des enfants de la communauté.

 

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Vendredi 19 septembre

 Aujourd'hui, j'ai quitté la pension en bus pour aller chez Laura à Campulung. Nous avons fait le point sur les résultats de l'enquête de la veille et la façon dont ils peuvent être comparés à la Finlande. Laura m'encourage à écrire un article scientifique sur mon projet de césure, car c'est un sujet qui est peu étudié ; elle m'aidera à analyser les données des différents pays. Je commence à y voir clair sur la façon dont le marché s'organise. Une grande partie de l'approvisionnement se fait dans l'illégalité, sur des surfaces de forêt dont les cueilleurs ne sont pas propriétaires ; mais ces pratiques sont tolérées pour les gens que j'ai interrogés la veille, qui en dépendent financièrement. En revanche, pour les entreprises non déclarées qui s'approvisionnent auprès de ce genre de cueilleurs sans acheter de droits de cueillette à Romsilva (16 cts €/kg de champignons récolté), la situation est plus glissante...

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24 janvier 2015

Suceava et la Bucovine

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Lundi 8 septembre

A 6h30 du matin, après une nuit dans le train, j’arrive à ma destination : Suceava. Elle est située tout au nord de la Roumanie, près de la frontière avec l’Ukraine et à l’est des Carpates. C’est une ville industrialisée moyenne de 90 000 habitants, en Bucovine (le « pays des hêtres », en moldave), une région historique à cheval sur la plaine et les montagnes. Les raisons de ma visite sont simples : j'ai des contacts à la faculté de foresterie de Suceava. Comme vous l’aurez compris la région est très boisée (50% du territoire, ce qui est supérieur à la moyenne du pays entier). Le temps est au grand soleil et je me promène assez agréablement en ville avant de trouver un hébergement dans un petit hôtel, car la seule auberge de jeunesse de la ville affiche complet. Le soir, je mange un shaorma, une sorte de kebab avec du poulet et des légumes.

 

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Corbeaux freux dans les pins à 7h du matin

 

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Le centre de Suceava

 

Mardi 9 septembre

Le lendemain dans la matinée, je rencontre Liviu et Laura, mes contacts à l’université. Ils me parlent de la situation complexe de la foresterie en Roumanie. L’Etat est engagé dans un processus de restitution de la forêt qui a été nationalisée pendant les quarante années de l’ère communiste. Des gens reçoivent des hectares de forêt alors qu’ils n’ont jamais été propriétaires, et les produits forestiers qui poussent dans les forêts publiques ne peuvent pas être récoltés librement comme c’est le cas en Finlande car comme les arbres, ils sont considérés propriété de l’Etat. Liviu et Laura sont prêts à m’aider dans mes recherches, ils ont aussi besoin d’informations sur la situation. Rapidement, ils m’indiquent deux villes, Vatra Dornei et Campulung Moldovenesc, au cœur de la Bucovine où la cueillette de champignons et de baies est particulièrement active. Mercredi, nous verrons comment y aller. En attendant, un étudiant, Cosmin, m’accompagne dans les bureaux de l’office national des forêts roumain (Romsilva) où je reçois les réponses à certaines de mes questions.

 

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La faculté de foresterie de Suceava

 

Mercredi 10 septembre

J’ai fait la connaissance de la sœur de Laura, Ioana, qui travaille aussi à la faculté. C’est elle qui m’emmènera en voiture le lendemain pour aller interroger plusieurs entreprises. Je ne suis pas très sûr de l’endroit où je vais loger, nous verrons jeudi, mais Laura connaît les propriétaires d’une maison d’hôtes où je pourrai séjourner.

 

Jeudi 11 septembre

Je pars en voiture avec Ioana en début de matinée. Nous nous rendons d’abord à Campulung, où nous retrouvons Laura. Nous faisons une interview au centre de collecte de Romsilva, où l’employée nous offre des spécialités : confiture, afinata et sirop. En revanche, les deux entreprises que nous interrogeons à Campulung puis à Vatra Dornei refusent de nous répondre dans l’immédiat mais j’y vois mes premiers champignons frais en grande quantité, surtout des armillaires, qui sont très appréciés en Bucovine.

 

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Nettoyage des armillaires

 

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Baies d'églantier dans une chambre froide de Romsilva

 

Après un déjeuner en ville, nous trouvons un hébergement dans une jolie petite pension au pied des montagnes où Ioana me dépose avec quelque inquiétude : l’endroit est isolé à 5km du centre de Vatra Dornei et elle se sent responsable de moi devant sa sœur, qui dirige les opérations. Je la rassure comme je peux avant de prendre possession des lieux.

 

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La pension

 

Vendredi 12 septembre

Le lendemain matin, il fait un temps radieux et je me lève de bon pied pour commencer la journée par un tour en ville. Le paysage est magnifique, il me rappelle certaines vallées des Alpes. Le marché de Vatra, commet tous les marchés roumains à cette époque de l’année, offre une collection impressionnante de fruits en grands empilements de toutes les couleurs (ou presque). En revanche, la vente de bottes de basilic en fleur me surprend et me ravit par ses odeurs.

 

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Le marché de Vatra Dornei

 

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Vente de basilic dans la rue

 

Je passe ensuite une superbe après-midi dans la montagne. Depuis Dorna Arini, le village où je loge, je remonte un chemin qui suit un petit cours d’eau jusqu’à une parcelle d’épicéas que j’explore jusqu’au coucher du soleil. Je n’en suis pas à ma première histoire d’ours par les Roumains : je sais qu’à l’approche de l’automne une rencontre est possible et peut être très dangereuse, alors je m’attache à chaque poignet une paire de clochettes. Si je dois croiser l’un de ces grands animaux, le bruit qu’elles font lui permettra de me déceler de loin et m’évitera ainsi de le surprendre au détour d’un fourré, auquel cas l’ours a de grandes chances de passer à l’attaque. Cette tactique semble porter ses fruits car je n’apercevrai aucun plantigrade au cours de mes diverses balades dans les Carpates ; mais apparemment, ils sont bien moins nombreux en Bucovine que dans la région de Brasov…

 

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Une amanite tue-mouches, toxique

 

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Pente couverte d'épicéas

 

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Un beau cèpe de Bordeaux sous les épicéas

 

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Girolles

 

Samedi 13 septembre

A Vatra Dornei, je découvre une petite entreprise de collecte inconnue de Laura. J’ai du mal à me faire comprendre par le gérant mais il finit quand même par accepter un questionnaire en roumain et l’adresse de la faculté de Suceava pour renvoyer ses réponses. A ma connaissance, il ne le fera pourtant pas, comme les deux entreprises de jeudi. La raison est que ces petites entreprises commercialisent très souvent des produits forestiers d’origine illégale, ramassés sans permis par des habitants du village dans des forêts appartenant à l’Etat. Leur méfiance est donc très grande, dans l’intérêt de protéger leur business ainsi que les cueilleurs avec lesquels ils travaillent.

J’attends un coup de fil de Laura qui doit me confirmer mon rendez-vous dans la journée avec le dirigeant d’une entreprise plus conventionnelle, juste à côté de ma pension à Dorna Arini. J’aurai beau attendre jusque dans la soirée, la réponse ne vient pas.

 

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Coucher de soleil sur la vallée de Dorna Arini

 

Dimanche 14 septembre

Dans l’après-midi Laura n’a toujours pas eu de nouvelles du bonhomme et je décide de m’y rendre sans attendre. Je le retrouve dans son bureau, en pleine discussion avec le maire du village mais il prend le temps de répondre au questionnaire que je lui apporte. Très vite, je me retrouve en train de parler français avec le maire, un verre de Sylvaner à la main pendant que le patron écrit ses réponses dans son coin. Un moment imprévu dont je me souviendrai !

 

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Caisses de cèpes pour l'Italie

 

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La déco plutôt inhabituelle de la pension

 

Lundi 15 septembre

Je prends le bus pour Campulung vers midi et je suis gentiment accueilli chez Laura qui m’offre à déjeuner. Après le repas, elle m’indique le chemin pour aller au col et je passe un peu plus d’une heure sur la montagne derrière la maison.

 

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A l'arrière-plan, la vallée de Campulung

  

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L'autre versant, battu par les vents

  

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Vers 16h arrive Gigi, le fils de la famille qui tient la maison d’hôtes où je vais passer les prochains jours. C’est aussi un ancien élève de Laura, et ils ont un lien de parenté dont je n’ai pas retenu exactement la nature. Quoi qu’il en soit, c’est un mycophile enthousiaste et nous parlons champignons en anglais tout le long du voyage en voiture jusqu’à Vatra Moldovitei. Grâce aux images de mon livre, il m’en désigne un certain nombre qui poussent dans la région, mais ce sont les cèpes qui le passionnent le plus.

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10 janvier 2015

Arrivée en Roumanie

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Lundi 1er septembre

Je suis arrivé hier en fin de soirée à l'aéroport de Bucarest. Le dépaysement était au rendez-vous car la nuit était chaude, environ 20°C ! Ce matin, j'ai troqué mon jean et mes manches longues contre ma tenue estivale de début août. Cette impression de vivre un deuxième été est très agréable. Mon hôtel est en-dehors de Bucarest, à Otopeni, la commune de l'aéroport. Dans la matinée, après avoir changé mon reste d'euros pour des lei, la monnaie locale, je prends le bus pour la capitale où je passerai la journée.

 

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Mon avion de Helsinki à Riga

 

Mardi 2 septembre

Bucarest possède un beau centre historique où on trouve quantité de restaurants et de bars. C'est un pâté de maisons rectangulaire traversé de petites rues piétonnières. Certains bâtiments sont très anciens, comme les ruines du palais du XIVème ou le Hanul Manuc, un ancien caravansérail reconverti en resto-bar. C'est une ville composite où les constructions modernes côtoient immeubles hausmanniens et propriétés de style baroque ou néoclassique en mauvais état.

 

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Les petites rues du centre de Bucarest

 

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Du neuf avec du vieux

 

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Je trouve un logement dans un petit appartement loué comme une chambre d'hôtel, plus près du centre et de la gare. En effet je ne compte pas m'attarder dans la capitale, je dois me rendre à Suceava ("Soutchava") dans le nord de la Roumanie lundi prochain, mais avant je veux pouvoir faire un peu de tourisme en Transylvanie.

 

Mercredi 3 septembre

Je prends le train à la gare du nord de Bucarest en début d'après-midi. Comme en Finlande, j'ai un passe InterRail qui me permet de prendre tous les trains que je veux pendant 8 jours, sans payer sauf pour certains trajets spéciaux. Cependant malgré ça la compagnie ferroviaire roumaine fait payer un supplément (symbolique) pour tout les trains, qui est de 4 lei soit un peu moins d'un euro. En fin d'après-midi, nous traversons le sud des Carpates et il fait nuit noire quand j'arrive à ma destination, Sighisoara.

 

Jeudi 4 septembre

Sighisoara est un endroit superbe. Sa citadelle, encore entourée de ses murs, s'élève sur une colline qui domine la ville et la campagne alentour. C'est une des portes d'entrée de la région dite des "citadelles saxonnes" que je visiterai pendant les jours suivants et qui se loge au creux du "L" inversé des Carpates. Le pays est appelé ainsi en raison de l'arrivée de colons allemands (lorrains, rhénans, souabes...) à partir du XIIème siècle, pour peupler la Transylvanie et la protéger des invasions des Turcs et des Tatars. Sighisoara est également marquée par cette présence dans sa culture et son architecture.

 

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La tour de l'horloge de Sighisoara

 

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Dans l'après-midi, à défaut de trajet direct, je prends un bus pour le village de Bunesti d'où je marche 8km pour atteindre Viscri (ou Weisskirch en allemand). C'est un très joli village classé au patrimoine mondial de l'humanité. Son église fortifiée et ses maisons colorées sont exceptionnelles. J'y passe la nuit dans une petite maison d'hôtes où je suis le seul client. Mon hôtesse comprend mieux l'allemand que l'anglais ; le repas est gargantuesque et elle me propose plusieurs alcools : vin, palinka et enfin afinata (de fabrication maison).

 

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Les enfants du village de Bunesti

 

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Fleurs de crocus dans un pré

 

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Vue depuis le clocher de l'église fortifiée de Viscri

 

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L'enceinte de l'église

 

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A 20h, le retour des animaux au village

 

Vendredi 5 septembre

Comme je le redoutais il n'y a pas de bus entre les villages de la région, seulement des aller-retours depuis les villes plus importantes comme Sighisoara. Il n'y a qu'une petite cinquantaine de kilomètres de Viscri à Fagaras, au pied des Carpates, et j'ai vraiment envie de voir la région, donc je pars à pied. Certains villages comme celui de Soars, 30 km plus au sud, possèdent des chambres chez l'habitant. Au final j'achèverai le voyage entre jusqu'à Fagaras sur une charrette à foin avec des paysans du coin, puis en voiture avec un couple de russes. Je passe la nuit là-bas dans un mauvais hôtel, où je peux compter mes ampoules.

 

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Camion-ruche

 

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Coulemelle

 

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Ligne droite interminable de 3km

 

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La chevauchée fantastique

 

Samedi 6 septembre

Il me reste encore 2 jours avant le départ pour Suceava. Fagaras n'est pas une ville très intéressante, mais le lieu où elle se trouve est superbe. Après avoir un peu tourné en rond, je cherche l'autogare... Elle est déserte, je trouve seulement un mécanicien en train de taper sur un essieu. Il me fait comprendre qu'il y a peu de départs le samedi et que les bus partent depuis d'autres arrêts en ville. Super... et personne pour me donner un plan ou des indications plus précises que ce soit à l'office de tourisme (fermé), le musée ou dans le grand hôtel :/ Je m'achète à manger sur le marché couvert et je me résous à utiliser la bonne vieille méthode qui m'a déjà servi la veille : le stop !

 

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L'église (orthodoxe) de Fagaras

 

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Myrtilles au marché

 

Je veux visiter Sibiu, une ville importante à quelques 70km de Fagaras vers l'ouest. Je trouve d'abord un camionneur anglophone qui me dépose sur le périphérique ; de là, je me fais transporter par un couple de touristes allemands venus visiter de la famille dans la région. C'est une ville très charmante bâtie un peu en hauteur. L'architecture me rappelle un peu l'Allemagne, les rues sont claires et pavées. Sur le marché je rencontre par hasard la famille d'un artisan qui travaille l'amadou, et que je souhaitais rencontrer. Malheureusement l'homme n'est pas là mais je l'aurai au téléphone plus tard. L'auberge de jeunesse de Sibiu où je passe la nuit est une des plus sympathiques qu'il m'ait été donné de voir ; en plus, elle est proche du centre et de la gare. Le lendemain, vers midi, je partirai pour Suceava.

 

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Un aperçu de la place du marché

 

Dimanche 7 septembre

Je prends d'abord le bus pour Brasov, une grande ville de l'autre côté de Fagaras vers l'est. Là-bas, je prends un des trains roumains les plus lents, qui roulera toute la nuit jusqu'à ma destination en s'arrêtant dans chaque gare ou presque.

 

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19 décembre 2014

Dernière semaine en Carélie

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 Vendredi 22 août

Je passe l'après-midi à chercher un endroit intéressant où passer le week-end. En plein mois d'août, il y a beaucoup de touristes dans la région (surtout des russes) et la plupart des hôtels et autres locations en-dehors des villes affichent complet. Je dois d'emblée renoncer à un hébergement en bord de lac. Finalement je choisis Tohmajärvi, une petite ville à l'est de Joensuu, très proche de la frontière. L'entreprise Dalla Valle, leader de l'export de cèpes finlandais vient d'ouvrir son point de collecte dans cette ville, j'ai donc de bonnes raisons d'y aller ! En fin de soirée, après quelques problèmes de bus, je pose mon sac au motel de Tohmajärvi. A l'intérieur, les brochures touristiques et les informations pour les clients sont toutes traduites en russe : heureusement le réceptionniste parle la langue de Shakespeare. Enfin, sans surprise, la chambre est un peu miteuse car le prix est bas par rapport aux normes de Finlande.

 

Samedi 23 août

Juste après le déjeuner je sors passer l'après-midi en forêt. Le temps est plus chaud qu'en Laponie mais nuageux avec des passages d'averses, et le sol est humide : bref, des conditions favorables à la poussée des champignons. Le terrain est très vallonné et la forêt est profonde : je ne croise personne de toute ma balade. En revanche, je vois des animaux et quelques cèpes.

 

 

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Musaraigne dans les feuilles

  

Chouette de l'Oural (Strix uralensis)

Un gros rapace, la chouette de l'Oural

 

 Boletus edulis

Jeunes cèpes de Bordeaux

  

Lactarius rufus

Lactaires roux

  

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Dimanche 24 août

Il a plu pendant la nuit et toute la matinée, mais je retourne une fois de plus passer l'après-midi dehors. Je cherche le point de collecte de l'entreprise Dalla Valle, mais sans succès, et je finis finis ma journée dans les bois comme la veille.

 

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Famille de russules

 

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Lundi 25 août

Je me suis levé vers 5h du matin pour prendre le premier bus, qui me ramène à Joensuu à travers la forêt brumeuse. A 7h, je me pointe chez Tuote Ja Vihannes, à l'ouverture, en espérant voir arriver les premiers cueilleurs mais on me conseille de revenir un autre jour... Je rentre dormir quelques heures de plus puis je loue un vélo à l'auberge pour aller voir le point de collecte de Dalla Valle à Joensuu. Il s'y passe beaucoup plus de choses qu'à Tuote ja Vihannes comme le montrent ces quelques photos.

 

 

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Caisses remplies de champignons frais du jour (cèpes girolles et lactaires)

  

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Mardi 26 août

Hier j'ai testé mon brouillon de questionnaire sur un couple de finlandais venus vendre leurs champignons. Le système de fonctionnement des entreprises qui m'intéressent est parfait pour recueillir des informations sur les pratiques de cueillette, comme les ramasseurs se déplacent en personne pour venir vendre leur marchandise. Ils suffit donc de les interroger à la sortie et il est possible en même temps d'observer ce qu'ils apportent. Ce mardi, je rajoute quelques questions puis je sollicite l'aide du réceptionniste de l'auberge pour m'aider à tout traduire en finnois ce qu'il fait très gentiment. Enfin j'imprime le questionnaire en un seul exemplaire pour les interviewés : je noterai toutes les réponses au fur et à mesure sur un fichier excel que je prépare aussi à l'avance.

 

Jeudi 28 août

Le mercredi, j'assiège Dalla Valle de 12h à 17h, puis le lendemain Tuote Ja Vihannes. La première des deux companies reçoit énormément de ramasseurs, j'en ai presque toujours un à interroger ; en revanche ils sont nettement moins nombreux dans la deuxième (il en arrive un par heure, et ils n'acceptent pas toujours de répondre au questionnaire).

 

 

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Réception des champignons à Tuote Ja Vihannes

 

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Cèpes de Bordeaux classés premier grade de qualité

 

 Au premier plan : Boletus pinicola classe I

 Superbes cèpes des pins de classe I

  

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Caisses de girolles (pas de distinction de la qualité)

 

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 Bouteilles de mousseux au cassis à Tuote Ja Vihannes

 

Vendredi 29 août

Je commence l'analyse des résultats de l'enquête. Il y a une majorité de personnes de 50 ans et plus parmi les cueilleurs. Dans l'après-midi je fais mon sac et le soir, je sors en ville avec deux étudiants en Erasmus qui viennent d'arriver à Joensuu, un hongrois et un italien. Je prendrai le train tôt demain matin pour Helsinki.

 

Dimanche 31 août

J'ai passé un samedi tranquille et ensoleillé dans la capitale, et j'ai mangé au restaurant italien :) après une derniève visite à la place du marché, j'imprime quelques photos que j'envoie en guise de cartes postales, et je prends le bus pour l'aéroport. L'avion m'emmène à Bucarest, en Roumanie, avec un changement à Riga comme pour l'aller. Adieu Finlande ! Tu vas me manquer.

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